
Ancien gardien de but charismatique et aujourd’hui consultant reconnu, Jérôme Alonzo n’a jamais eu la langue dans sa poche. Lors d’une émission récente de Téléfoot, il a choqué le plateau — et sans doute une partie du public — en évoquant des anecdotes croustillantes et inquiétantes sur les coulisses du marché des transferts. Ce monde opaque, souvent idéalisé, cache parfois des pratiques douteuses que peu osent dénoncer à voix haute. Alonzo, lui, l’a fait avec une sincérité désarmante.
Des transferts pas toujours nets
« C’est une escroquerie ! » a-t-il lancé, regard perçant, à propos d’un transfert en particulier. Si Alonzo s’est bien gardé de nommer les clubs ou les agents impliqués, le message était clair : certaines transactions relèvent plus de la manipulation que du sport. Dans ses souvenirs, il a évoqué des cas où des joueurs étaient « vendus » à prix d’or uniquement pour générer des commissions faramineuses aux agents… ou pour masquer d’autres irrégularités financières.
« Il y a eu des moments où je me demandais si le foot n’était pas juste une couverture pour autre chose », a-t-il ajouté, soulignant que certains clubs utilisaient les transferts pour équilibrer artificiellement leurs bilans comptables ou détourner des fonds.
Le rôle des agents et des intermédiaires
Une autre cible de ses révélations : les agents de joueurs. S’il reconnaît que beaucoup travaillent avec éthique, il dénonce aussi la montée d’une génération d’intermédiaires aux méthodes douteuses. « On te promet la lune, puis tu découvres que tu es un pion dans une transaction qui te dépasse complètement », se souvient-il. Il raconte notamment le cas d’un jeune joueur africain, transféré trois fois en deux ans, sans avoir réellement joué dans aucun des clubs concernés — un parcours chaotique motivé uniquement par des intérêts financiers.
Le silence complice
Pourquoi ces dérives persistent-elles ? Pour Alonzo, le silence du milieu est l’un des principaux freins au changement. « Tout le monde sait, mais personne ne parle. Par peur de représailles, ou parce que ça arrange trop de monde », affirme-t-il. Son propre témoignage, rare et courageux, met en lumière un système où la loyauté sportive se heurte souvent à la brutalité du business.
Une alerte salutaire
En brisant ce tabou à la télévision, Jérôme Alonzo espère provoquer une prise de conscience. Il appelle à plus de transparence, à un meilleur encadrement des agents, et surtout à une vraie protection des jeunes joueurs, souvent les premières victimes de ces magouilles. « Le football doit redevenir un sport, pas un business sans foi ni loi », conclut-il.
Ce cri du cœur d’un homme du milieu, témoin privilégié et acteur engagé, nous rappelle que derrière les paillettes des transferts, il existe parfois des réalités bien moins reluisantes. Et que seule la parole libérée pourra espérer les changer.